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Historique de la commune

Historique de la commune​

Aiglun dans l'Antiquité

AIGLUN, ou plutôt AGLEDUNO, dépendant de l’oppidum DIGNENSIS (DIGNE) fut occupé par les Ebroduntii, peuplade alpine vaincue comme beaucoup d’autres, par les Romains au IIIème siècle.

De cette époque vient, sans doute, l’origine du nom : CASTRUM DE AGLEDUNO. On suppose l’implantation d’un camp romain d’où les aigles s’élançaient pour tournoyer au-dessus du Puy, colline dominant le vieux village.

Lors du partage de la Gaule en 7 provinces, AGLEDUNO est rattaché aux Alpes maritimae (Alpes maritimes) qui deviendront la Provence avec ses propres monarques. Au cours des siècles, AGLEDUNO est peu cité, si ce n’est en 1180, dans une bulle du pape Alexandre III, à propos de son église, certainement la chapelle Saint Jean qui date de cette époque.

Aiglun au Moyen Âge

L’histoire ne se fait plus précise qu’à compter du XIVème siècle. C’est ainsi qu’en 1325 meurt Robert, comte de Provence, à qui succède sa petite fille Jeanne 1re de Naples, la Reine Jeanne, jusqu’en 1382. Sa sœur Marie, veuve de Louis D’ANJOU, assure la régence de son fils Louis.

Tout s’accélère à partir de 1417 et au décès de Louis II, roi de Sicile et comte de Provence. Sa femme Yolande hérite de la régence de Louis III qui décède à son tour en 1434 sans descendance. Son frère, le roi René, essaie, en vain, d’imposer son autorité sur Naples, mais il doit céder le pouvoir à son neveu Charles D’ANJOU qui, finalement, le transmet à Louis XI roi de France le 10 décembre 1481.

Ce jour, la « Provence » est devenue « Française ». Il faut encore noter que le roi René aliéna le château d’AIGLUN à Johan DE ROCHAS le 13 novembre 1445 pour la somme de 100 florins d’or…

Aiglun à l'époque Moderne

Les DE ROCHAS vont se succéder jusqu’en 1652, co-seigneur d’AIGLUN et de GAUBERT mais deux autres familles vont également régner sur ce territoire : les DE BASCHY-MATHIEU de 1511 à 1530 co-seigneur d’AIGLUN, de MALLEMOISSON et des SIEYES et les DE CODUR de 1624 à 1774, Jean puis Joseph seront seigneurs majeurs. Les armoiries de ces seigneurs deviendront celles de la commune : d’azur à une face d’or chargée de trois aiglettes de sable.

Au cours du règne des DE ROCHAS va se construire l’église dédiée à Sainte-Marie-Madeleine. De style roman, elle sera achevée en 1555, comme l’indique le millésime placé sur la porte d’entrée. De construction très massive avec ses murs à contrefort et son clocher en pierres de taille visible de très loin, elle ne manque pas d’allure. Surnommée « AIGLUN LA NOBLE » en raison de la présence de sept familles nobles, AIGLUN était à cette époque un village fortifié qui comptait plus de 200 habitants.

Au siècle suivant, au XVIIème, le château d’en bas voit le jour. Formé d’un corps de bâtiment rectangulaire avec tourelle à chaque angle, il fut, sans doute, maison de plaisance des évêques de DIGNE. Construit vers 1635 par la veuve de François de VILLENEUVE, connue sous le nom de « Dame d’ESPINOUSE » et dont un des fils fut viguier de Marseille (délégué du roi pour la justice) en 1627 et procureur du roi de 1633 à 1638.

Nous abordons le grand siècle, celui de Louis XIV mais si la vie parisienne est fastueuse, notre campagne reste pauvre avec une forte mortalité. A cette époque, on note en 1638 une visite de l’église d’AIGLUN par François LE TELLIER évêque de DIGNE qui fait mention de la présence de trois cloches d’un poids respectif de 5 , 2 et 1 quintaux et évoque le projet de construction d’un presbytère. A propos de ces cloches, la révolution française et, en particulier la loi du 4 août 1789 (confiscation des biens du clergé) fera que deux d’entre elles seront récupérées le 17 décembre 1793 et envoyées en fonderie pour la fabrication de canons et d’armes.

La population d’AIGLUN est alors estimée autour de 350 personnes cultivant les terres et produisant du blé, des raisins, de l’huile d’olive, des amandes et des pruneaux. Le village comprend une quinzaine d’habitations sur un total de 78 pour l’ensemble de la commune. Chaque campagne possède une parcelle irrigable au bord de la Bléone. Il n’existe ni commerce, ni artisanat, si ce n’est une fabrique de tuiles qui a fonctionné jusqu’au XXème siècle (1925). On note également la présence sur la commune d’un meunier, d’un cafetier et d’un maréchal ferrant.

Les cultures vont se diversifier au fil du temps ; c’est ainsi que l’on pratique la sériciculture avant de produire de la lavande. L’élevage du ver à soie a duré un demi siècle, puisqu’en 1875 il y a 6 éleveurs ayant produit 240 Kg de cocons ; en 1904, 19 éleveurs pour 680 kg et en 1936 seul reste un éleveur avec une récolte de 27 Kg de cocons. L’ère de la lavande va débuter après la Seconde guerre mondiale et se prolonger jusque dans les années 1960-1970, avant de laisser la place à de la petite culture maraîchère ou céréalière.

Peu à peu, les jeunes vont quitter les exploitations familiales pour se diriger vers l’industrie ou le commerce dans les centres de proximité comme DIGNE et SAINT-AUBAN. C’est aussi à cette époque qu’apparaît « La clinique ». Le château d’en bas est transformé en centre héliothérapique par la famille JOUVE en 1935 et propose une thérapie contre la tuberculose osseuse. Cette ouverture permet à de nombreux habitants d’AIGLUN de bénéficier d’un emploi et à la commune d’entamer le processus de son développement.

Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, les docteurs Paul et Marguerite JOUVE décident la construction d’un bâtiment mieux adapté aux besoins nouveaux en créant une structure hospitalière moderne, fonctionnelle et révolutionnaire pour l’époque.

Dans les années 1953-1958, les thérapeutiques évoluent et permettent une régression progressive de la tuberculose. Paul JOUVE décide de prendre de nouvelles orientations et transforme la clinique en Centre de rééducation.

Malgré le décès de son mari Paul JOUVE le 23 mars 1959, Marguerite JOUVE poursuit avec détermination la gestion de la clinique et décide d’ouvrir en 1964 un centre balnéothérapique avec l’aide du docteur Jean CROZES.

C’est en 1969 que Marguerite JOUVE passe le flambeau à son fils Daniel. C’est avec la même détermination que ses parents qu’il gère la clinique et décide son agrandissement en 1971. C’est à cette date que le centre chirurgical voit le jour, doté des dernières innovations technologiques.

Aujourd’hui, AIGLUN c’est 1450 habitants, une église (Sainte-Delphine), une école, des commerces de proximité : bar, coiffeur ; une zone d’activité et un gîte rural aménagé au Vieil Aiglun. Il reste, malgré tout, quatre agriculteurs dont deux jeunes. Il n’y a pratiquement plus d’élevage, seulement quelques moutons et chèvres, donc du fromage, et des cultures très diversifiées avec une tentative de réimplantation d’oliviers.

Enfin, AIGLUN a vu passer Napoléon lors de son retour de l’île d’ELBE, en mars 1815 : il en reste aujourd’hui, sur la commune, le véritable tracé de la « Route Napoléon », dénommée « Voie Impériale ».

Dans le cimetière du VIEIL AIGLUN se trouve la tombe de Mathieu Marius AUTRIC (né à Champtercier le 5 frimaire de l’an 3 de la République française, décédé à Aiglun le 7 mai 1868), officier d’ordonnance de l’empereur Napoléon 1er.

Les Maires d'Aiglun depuis 1789

Jean, Baptiste AILHAUD, travailleur, attesté en 1790-1791

Jean, Pierre AMENC, ménager, attesté en 1792

Jean, Pierre ARNOUX, attesté de ventose III à l’an IV, nommé en l’an VIII, le 4 messidor, en fonction jusqu’à son décès le 2 mai 1833.

Joseph, Antoine AILHAUD, né en 1777, cultivateur, nommé par le Préfet par arrêté du 11 mai 1833, jusqu’en 1848.

Balthazard FERAUD, né en 1812, propriétaire, entré en fonction le 11 septembre 1848, jusqu’en 1852.

Jean, François BOYER, né en 1786, propriétaire, entré en fonction le 13 juillet 1852, jusqu’en 1861.

Joseph, André JULIEN, né en 1829 à Aiglun, négociant, nommé le 26 septembre 1861, jusqu’en 1866.

André DENOIZE, né en 1807, propriétaire, entré en fonction le 26 mai 1866, jusqu’en 1870.

Joseph NEVIERE, élu maire le 3 novembre 1870.

Jules, Fortuné CHASTAN, né en 1828 à Marcoux, cultivateur, membre de la commission provisoire en 1870, élu maire le 11 mai 1871, jusqu’en 1874

Joseph, Paul NEVIERE, cultivateur, adjoint, devenu maire de 1874 à 1876.

Frédéric, Paul JURAMY, né en 1835 à Aiglun, cultivateur-propriétaire, élu le 8 octobre 1876, réélu le 23 janvier 1881, jusqu’en 1884.

Joseph NEVIERE, élu maire le 18 mai 1884, en fonction jusqu’à son décès en janvier 1885.

Frédéric, Paul JURAMY, réélu maire à la suite du décès de Joseph NEVIERE, le 15 février 1885, jusqu’en 1888.

Joseph, André JULIEN, propriétaire, négociant en fruits secs, élu maire le 20 mai 1888, jusqu’en 1892.

Auguste AMBROIS, propriétaire, cultivateur, élu maire le 15 mai 1892, réélu le 17 mai 1896, jusqu’en 1900.

Joseph, Antoine BOURRILLON, né en 1844 à Barrême, cultivateur, gendre de Joseph, André JULIEN, élu maire le 20 mai 1900, jusqu’en 1904.

Joseph AILLAUD, né en 1836 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 15 mai 1904, réélu le 17 mai 1908.

Edouard BONIFAY, né en 1836 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 19 mai 1912, décédé le 8 août 1913.

Jean, François MILLE, né en 1850 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 2 novembre 1913, démissionne le 30 décembre 1914.

Baptistin BANON, adjoint, fait fonction de maire en janvier 1915.

Antoine BOURRILLON, conseiller municipal, fait fonction de maire le 13 février 1916, jusqu’en 1918.

Paul ARNOUX, né en 1869 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 29 décembre 1918, réélu le 17 mai 1925, jusqu’en 1929.

Albert, Marius MANENT, né en 1886 à Creisset, cultivateur, élu maire le 19 mai 1929, croix de guerre française et italienne, Chevalier du Mérite Agricole en 1932, jusqu’en 1935.

Frédéric, Félix JURAMY, né en 1888 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 19 mai 1935, démissionne le 8 octobre 1938.

Edmond, Arthur JUGY, né en 1905 à Aiglun, cultivateur, élu maire le 20 novembre 1938, réélu le 17 mai 1945, le 2 novembre 1947, le 10 mai 1953, le 22 mars 1959, en 1965, décédé accidentellement en 1966.

Julien DELAYE, né en 1935, élu maire le 15 janvier 1967, réélu le 14 mars 1971, en 1977, en 1983, en 1989, en1995.

Daniel, André, Antoine JUGY, né en 1947 à Aiglun, fils de Edmond-Arthur JUGY, élu maire le 11 mars 2001, réélu le 14 mars 2008.

Michel AUDRAN, né en 1953 à St Rémy de Provence, élu maire le 15 mars 2020.